Mongolie: l'air vicié force des milliers d'enfants à l'exode
Le trois quarts de l'année, la Mongolie offre un paysage de carte postale à couper le souffle. Mais une fois l'hiver installé, une épaisse couche de brouillard toxique enveloppe toute la capitale. À l’heure actuelle, des milliers d'enfants sont contraints à l'exil à cause des risques liés pour leur santé.

Bordé par la Russie et la Chine, la Mongolie, en particulier son air toxique pousse chaque jour sa population hors des murs de la capitale. Les experts sont unanimes, la pollution est épouvantable pour les enfants, et est responsable de retard de développement, maladies chroniques, voire la mort.
La fille de Naranchimeg Erdene a vu son système immunitaire affaibli par l'air toxique d'Oulan-Bator, la capitale. Dans le pays, le charbon est utilisé pour chauffer les habitations et dans les bidonvilles le plastique serait utilisé comme combustible.
Mme Erdene raconte : " nous faisions constamment des allers-retours à l’hôpital ".
Arrivé à l’âge de deux ans sa fille présentait un problème pulmonaire causée par l'inhalation de poussières dangereuses. Suite aux recommandations des médecins, la jeune fille vit à la campagne avec ses grands-mères dans un village situé à 135 kilomètres de la capitale.
"Elle n'est plus tombée malade depuis qu'elle vit ici ", s’enthousiasme Mme Erdene, qui ne voit son enfant qu’une fois par semaine, au prix d'un trajet de trois heures aller-retour.
Oulan-Bator, enregistre des niveaux records de PM2,5. Ces particules fines, dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres, sont nocives, car elles pénètrent profondément dans les poumons. En janvier leur concentration atteignait 3 320 microgrammes par m3 en janvier, soit 133 fois la recommandation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Depuis l'interdiction du chauffage au charbon en 2018, aucune amélioration de la qualité de l'air n'a été enregistrée.
Face à la pollution, les enfants sont les premières victimes en partie parce qu'ils respirent plus vite et absorbent plus d'air et de polluants stagnant au ras du sol. Pour beaucoup, la pollution est considérée comme un facteur rédhibitoire, qui hypothèque leur avenir. Mme Erdene désespéré rajoute :" c’est risqué d'avoir un enfant : qui sait ce qu'il lui arrivera une fois né ? ".