Notre-Dame-des-Landes: Vinci réclame des centaines de millions d'euros à l'État
Décidément Vinci n'entend pas lâcher le morceau si facilement. Alors que l'on croyait l'épisode de Notre-Dame-des-Landes derrière nous, la multinationale française qui pèse plus de 40 milliards d'euros de chiffre d'affaires a annoncé récemment vouloir attaquer l'État en justice en vue d'obtenir un dédommagement, de "plusieurs centaines de millions d'euros", suite à l'abandon du projet si controversé du nouvel aéroport nantais.

Il fallait s'y attendre! À l'instar du remboursement d'autoroute demandé aux automobilistes français ayant profité des opérations "péage gratuit" durant les manifestations gilet jaune, Vinci entend désormais obtenir un dédommagement suite à l'abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes.
Pour rappel, la multinationale devait être le concessionnaire du nouvel aéroport nantais jusqu'à ce que le gouvernement décide de tirer un trait sur l'opération en raison des nombreuses manifestations.
Depuis, les deux partis sont en discussions afin d'obtenir un arrangement à l'amiable suite à la résiliation du contrat. Mais voilà, Vinci n'est pas du genre à faire des cadeaux. La multinationale demande une somme pharaonique. "Nous ne sommes a priori pas d’accord sur les montants, mais on prendra nos responsabilités sur ce dossier" assure Élisabeth Borne, la ministre des Transports. "Vinci a parlé de quelques centaines de millions d’euros, tandis que nous parlons de quelques dizaines" précise-t-elle.
Quoiqu'il en soit, la situation est d'ores et déjà explosive au sein de l'Assemblée nationale. L'annonce de cette demande résonne dans la tête de nombreux députés de l'opposition comme un chantage de Vinci afin d'obtenir la concession de l'Aéroport de Paris (ADP). En effet, récemment les parlementaires ont adopté à la majorité le projet de loi Pacte qui permet à l'État de privatiser ADP et donc de vendre ses parts. Certains y voient "un cadeau à Vinci". La ministre, de son côté, assure que le projet sera réalisé "avec toutes les garanties de transparence".
Le gouvernement pourrait bien plier face à ce géant de la concession qui emploie plus de 200 000 personnes à travers le monde et qui possède déjà plus de 40 aéroports sur l'ensemble du globe, dont 12 rien qu'en France.